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Edward S. Hamilton

1 Bis Place du Général de Gaulle • 50190 Périers
ehl.normandy@gmail.com

Henri G. Levaufre
Inauguré le 27 juillet 2019, l’Espace Hamilton-Levaufre est un lieu de mémoire consacré à ces deux hommes exceptionnels, mais également à la 90ème Division d’Infanterie US, aux bombardements de  Périers, à l’exode, aux durs combats du Mont Castre et de Sèves préalables à la libération de Périers, à la reconstruction, au pipe-line PLUTO, etc.

Edward S.Hamilton

Débarqué à Utah-Beach le 8 juin 1944, le major Hamilton commande le 1er Bataillon du 357ème Régiment de la 90ème Division d’Infanterie US lors des combats pour la libération de Périers, soit environ 800 hommes.
Ed est un meneur d’hommes. Le 7 août, à quelques kilomètres du Mans, son régiment décime une unité de soldats allemands, faisant 30 morts, 80 blessés et 280 prisonniers. Le 8 septembre suivant, en Meurthe-et-Moselle, il lance un nouveau raid sur les positions allemandes qui permet la destruction de 4 chars ennemis, et la capture de 17 prisonniers. Cette nouvelle action lui vaut l’attribution de la Distinguished Service Cross pour son comportement héroïque sous le feu de l’ennemi. Promu Lieutenant-Colonel, il est grièvement blessé le 10 septembre à Hayange, en Moselle.

Henri G. Levaufre

Il a 13 ans lors du débarquement en Normandie. Sa vie en est marquée pour toujours, et l’été 1944 ne cessera jamais d’alimenter le quotidien d’une vie devenue extraordinaire. Toute sa vie durant, il n’a de cesse de connaître et de faire connaître l’histoire de la 90ème Division d’Infanterie US, qui libère Périers le 27 juillet 1944. Nommé dès 1972 comme son représentant officiel en Europe, il fait aujourd’hui encore autorité dans la connaissance de cette unité. Il collecte au contact des habitants ou des vétérans des deux camps une quantité impressionnante de témoignages sur les conditions de vie et les combats. Sa plus grande fierté est, à l’occasion d’une rencontre à Heidelberg en 1979, de faire naître une nouvelle amitié entre les ennemis d’hier, les soldats de la 90ème Division d’Infanterie américaine et ceux du 6ème Régiment de parachutistes allemand.

La 90ème Division US

Les 2 bombardements

Les premiers éléments de la 90ème (2 bataillons du 359ème Régiment d’Infanterie rattachés à la 4ème Division d’Infanterie) débarquent sur Utah-Beach dans la matinée du 6 juin 1944. Le reste de la division arrive sur place deux jours plus tard. Les 22 et 23 juillet 1944, après avoir réussi la traversée de la Sèves et malgré les efforts déployés pour s’y maintenir, les hommes du 358ème Régiment d’Infanterie sont contraints à se rendre ou à revenir sur leur ligne de départ.
Contrairement aux informations fournies aux équipages des bombardiers, Périers n’héberge pas d’état-major allemand, c’est seulement un carrefour de deux axes majeurs. A Périers la peur est là bien sûr, mais l’espoir d’une libération proche la tempère. On ne craint pas grand-chose ici dans un si petit bourg… En ce 8 juin, pour les habitants de Périers, il est 8h11, l’heure où leur vie va basculer… 
Les combats sont si violents qu’une trêve est négociée pour que chaque camp puisse récupérer ses blessés abandonnés sur le champ de bataille. Sur les environ 35000 hommes passés dans ses rangs au cours de ses 308 jours au combat, la 90ème Division d’Infanterie comptabilisera 2 963 tués, 14 009 blessés, 1 052 disparus et 442 prisonniers.
Et pour 127 d’entre eux s’arrêter. Les 41 appareils ont largué 213 bombes de 500 livres, soit environ 50 tonnes d’explosifs. Dans Périers en ruines ,les secours s’organisent tant bien que mal, on cherche les survivants, on enterre les morts et on soigne les blessés. L’instinct de survie l’emporte. Il faut fuir, chercher un abri plus sûr dans la campagne. Et le 13 juin l’enfer recommence…

L’exode

Le Mont Castre

Ce mot parle aux gens de Normandie que les bombardements alliés ont obligé à quitter leurs villes, leurs villages pour chercher un abri dans les campagnes. Le centre bourg de Périers n’est plus que ruines. Il n’y a plus de médecin sur place pour s’occuper des blessés. La peur est omniprésente. Le plus souvent on cherche d’abord à rejoindre une autre maison familiale ou une ferme amie. On charge alors dans une carriole ou une brouette ce qui semble essentiel à la survie. 
Le sommet du Mont Castre a une élévation de 122 m au-dessus de la mer d’où l’appellation de Cote 122, en anglais Hill 122. La vue dont profitent les observateurs d’artillerie allemands depuis les hauteurs du mont leur permet un réglage précis et meurtrier de leurs canons. Les Américains attaquent à partir du 3 juillet. Les Allemands tiennent bon et empêchent les Américains de progresser plus avant : 90 % de leurs pertes sont dues à l’artillerie allemande. Désorganisés, épuisés et trempés en permanence depuis près d’une semaine, les soldats américains ont un moral particulièrement bas. Le retour du beau temps le 5 juillet permet l’appui aérien. L’étau sera finalement desserré le 10 juillet au prix de lourdes pertes et grâce à l’intervention de quatre tanks Sherman du 712ème bataillon de chars emmenés par le lieutenant Jim Flowers. Le Mont Castre et les environs sont totalement libérés le 12.
Une fois sur les routes, le danger n’est pas écarté bien au contraire. Là-haut dans le ciel, le ballet incessant des chasseurs alliés est à l’affût du moindre mouvement. Un véhicule sur une route, même recouvert d’un drap blanc est forcément suspect aux yeux des jeunes pilotes à la gâchette facile.

Le chemin de l’Hôpital

La reconstruction

Au soir du 24 juillet, l’objectif c’est la capture de Périers et d’autres villages plus au sud. Le 359ème Régiment doit se positionner quelques km au nord de Périers, en face du chemin de l’Hôpital, chemin de terre à la limite du marais. Encaissé sous de grands arbres entre deux haies épaisses, les Allemands l’ont transformé en ligne de fortification. La première difficulté c’est de réussir à traverser la Sèves, la rivière qui coule au milieu des prés à découvert. Les Allemands disposent de plusieurs chars qui prennent en enfilade les forces américaines. En fin de journée du 26, ne pouvant tenir leurs positions faute de soutien, les hommes doivent se résigner à rejoindre la position qu’ils ont quittée le matin même. Sur un effectif de départ de 450 hommes, ces 15 heures de combat ininterrompu auront coûté 72 tués et 176 blessés. Après nombre d’attaques, le 27 juillet Périers est libéré.
Les bombardements aux matins des 8 et 13 juin 1944 ainsi que les combats d’artillerie dans les jours précédant la libération du 27 juillet ont laissé un centre bourg de Périers détruit à presque 80 %. Si le génie américain a dégagé les deux axes principaux à coups de bulldozer pour faciliter le passage des chars de la 4ème Division Blindée, les travaux de déblaiement des maisons doivent se faire le plus souvent à la main avec pelle, pioche et brouette. 
Les Prisiais vont être hébergés provisoirement dans des baraques en bois, dons de la solidarité internationale, qui vont couvrir tous les endroits disponibles et notamment les places du Fairage, de la gare et du Général Leclerc.

Le pipe-line

Salle Vidéo

En 1944, une division blindée américaine nécessite sur route 228 tonnes de combustible par jour. En effet une jeep consomme 15 litres d’essence aux 100 km, un char Sherman plus de 400 litres pour la même distance (chiffres moyens). Il faut chaque jour approvisionner les hommes en nourriture, en vêtements et en munitions, mais dans une armée moderne il faut surtout assurer le ravitaillement en essence pour tous les véhicules. La réponse : un oléoduc sous-marin qui relie l’ile de Wight à Cherbourg et va permettre de faire transiter environ 3 000 tonnes de combustible chaque jour. Son nom : PLUTO = Pipe Line Under The Ocean. De temps en temps il y a des fuites, plus ou moins conséquentes, et les civils environnants s’empressent d’aller récupérer le précieux liquide en utilisant tous les récipients disponibles dont le fameux Jerrycan, célèbre notamment chez les Américains.
Un espace est dédié à la projection de films, pour la plupart inédits, avec de nombreuses images et vidéos d’archives. Une quinzaine de films sonorisés et en couleurs est disponible, en français ou en anglais, avec possibilité de sous-titrage en français, en anglais ou en allemand. Vous n’avez que l’embarras du choix !

Infos pratiques

L’Espace Hamilton-Levaufre est ouvert au public de début juin à fin août. En dehors de cette période, contactez le 07 73 53 46 11, le 06 88 04 27 41 ou le 06 62 12 29 09, que ce soit pour les scolaires, les groupes de retraités ou autres. Entrée gratuite.
Espace entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite.